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Exposition “Surréalisme au féminin ?”

Jane Graverol, Le Sacre du printemps, 1960, huile sur toile, RAW (Rediscovering Art by Women), © Adagp, Paris, 2023, photo © Stéphane Pons

L'exposition "Surréalisme au féminin ?" sera présentée du 31 mars au 10 septembre 2023 au Musée de Montmartre.

Mouvement provocateur et dynamique, le Surréalisme déclenche un renouvellement esthétique et éthique. Les hommes ne sont pas les seuls à avoir rendu vivant ce courant et ses transgressions : de nombreuses femmes en furent des actrices majeures. L’exposition les révèle et explore leur travail.

En révélant les travaux d’une cinquantaine d’artistes, plasticiennes, photographes et poètes du monde entier, cette exposition invite à réfléchir non seulement à l’ambivalente position des femmes dans le surréalisme, mais aussi à la capacité d’un des courants majeurs du XXe siècle à y intégrer du féminin.

Ainsi, l’exposition a pour ambition de présenter des artistes majeures telles que Claude Cahun, Toyen, Dora Maar, Lee Miller, Meret Oppenheim et Leonora Carrington mais également de mettre en lumière d’autres personnalités moins connues comme Marion Adnams, Ithell Colquhoun, Grace Pailthorpe, Jane Graverol, Suzanne Van Damme, Rita Kernn-Larsenn, Franciska Clausen ou encore Josette Exandier et Yahne Le Toumelin.

Le surréalisme offrit à celles-ci un cadre d’expression et de créativité qui n’eut sans doute pas d’équivalent dans les autres mouvements d’avant-garde. Pourtant, c’est souvent en s’appropriant et en étendant des thèmes initiés par les « leaders » du mouvement qu’elles exprimèrent leur liberté.

C’est aussi en se dégageant de ce qui devint parfois une doxa surréaliste qu’elles s’affirmèrent. « Tout contre » le surréalisme, c’est ainsi que l’on pourrait définir leurs positions diversifiées et complexes à l’égard du mouvement.

L’affranchissement que ces femmes manifestent dans leurs arts fait écho à la quête d’indépendance et l’esprit contestataire, si caractéristiques de l’histoire de Montmartre. Cette exposition témoigne de ma détermination à faire connaître des artistes souvent négligés par l’histoire de l’art. ” Fanny de Lépinau, directrice du Musée

La fascination que Montmartre exerce sur la communauté surréaliste est indéniable. C’est un quartier que les surréalistes arpentent, habitent et rêvent : un espace de fantasmes et de divertissements populaires. Aragon célèbre en Montmartre « une espèce de creuset de l’imagination où les pires conventions, la plus basse littérature se fondent avec la réalité des désirs, la simplicité des désirs, et ce qu’il y a de plus libre, d’inaliénable en moi, je veux dire en l’homme. ». C’est aussi la situation géographique de la butte et la vue panoramique qu’elle offre sur la capitale qui séduisent Breton : « Il faut aller voir de bon matin du haut de la colline du Sacré-Coeur, à Paris, la ville se dégager lentement de ses voiles splendides, avant d’étendre les bras. »

Commissariat général

Alix Agret, historienne de l’art
Dominique Païni, commissaire indépendant

Commissaire associée

Saskia Ooms, responsable de la conservation du musée

Parallèlement à l’exposition, la Cinémathèque française organise une rétrospective du 10 au 24 juin 2023 : « Quand les surréalistes allaient au cinéma » proposera les principaux films réalisés par des cinéastes qui se sont réclamés de la lettre et de l’esprit du mouvement, et quelques autres aimés et chantés par les poètes surréalistes. Une rétrospective de la cinéaste expérimentale américaine Maya Deren accompagnera ce cycle.